• "Les Frères Grimm" de Terry Gilliam ("Brazil", "L'armée des 12 singes", "Tideland"...):

    Synopsis:    Tandis que l'Allemagne du XIXe siècle est envahie par les troupes napoléoniennes, Wilhelm et Jacob Grimm (Matt Damon et Heath Ledger) parcourent la campagne en se prétendant exorciseurs. Ils parviennent aisément à tromper la population grâce à une panoplie d'artifices convaincants. Un jour pourtant, l'imposture est mise au jour. Pour sauver leurs têtes, les Grimm vont devoir élucider le mystère de la forêt hantée de Marbaden, d'où dix fillettes du village proche ne sont jamais revenues…

    Critique:   "Les Frères Grimm" est le dernier film de l'excellent réalisateur Terry Gilliam (avant "Tideland") et aussi son tout premier film de commande.Malgrès quelques défauts qui gachent de temps en temps le plaisir, retrouver des mondes iréels et fantastiques est toujours fort agréable.

    Ne cherchez pas le lien entre le film réalisé en 2005 par Terry Gilliam et l'histoire vraie des frères Grimm. L'Américain des Monty Python s'est en effet beaucoup amusé à piéger les deux célèbres collecteurs de contes dans leur propre univers, mélange de noirceur et de merveilleux.Le scénario est ainsi bourré de surprises, tel que le bonhomme de pain d'épices, où bien un cheval qui mange un enfant (!!!), et découvrir un univers tellement rare sur grand écran est toujours fort plaisant, malheureusement le film manque de péripéthies spectaculaires ( il y en a pas mal quand même, comme l'attaque du loup garou ou l'impressionnante séquence de fin), alors que l'univers s'y prétait à merveille (les nombreuses scènes inédites du DVD corrigent ce défaut).

    Le réalisateur à en effet préféré centrer son récit sur l'humour, les dialogues sont donc bien présents, tout comme les situations grotesques.Le ton général du film étant, vous l'aurez bien compris, très léger, même trop léger, car le ton décalé à tendance à casser un peu le rythme du récit, qui est déja quelque peu décousu.Il est également intéréssant de savoir que le scénario mélange, la magie, l'horreur, le fantastique, le burlesque (Peter Stormare), l'humour noir (Jonathan Pryce) et de romantisme (séduisante Lena Headey, révélation du film).Cependant, se mélange explosif met le film dans une position délicate, car l'humour cible en partie les enfants, alors que la violence graphique cible les parents.

    Comme ses deux héros, le cinéaste emploie pour convaincre un assortiment visuels sensationnels.Les costumes, les décors très baroque et la photographie (alternance de l'ambre et du délavé) sont en ce sens grandiose.Car on le sait bien Terry Gilliam à toujours su créer avec panache des univers iréels et fantastiques, ce qui est toujours le cas ici.Niveau mise en scène (en dehors de quelques grand angle peu appropriés) le cinéaste se régale d'utiliser de amples mouvements aériens de caméra, tout comme d'impressionnant gros plan sur les visages hallucinés de l'ensemble de son casting, qui cabotine avec un plaisir partagé.La technique serait donc absente de tout défaut, malheureusement non, car les SFX semblent dans l'ensemble mal finalisés, pas qu'il soit mauvais, mais ils sont trop visibles, mais bon le spectacle visuelle reste tout de même totale.

    Au final "Les Frères Grimm" est un bon film fantastique, qui mélange la magie, l'horreur, le fantastique, le burlesque, l'humour noir et le romantisme, mais il n'est pas exempt de défaut car l'humour bien trop présent et parfois lourds casse le rythme du récit, et il est dommage de constater que les SFX soit souvent visibles.Mais bon le film est un bon divertissement qui fait passer un agréable moment, dans un univers aussi bien féeriques que démoniaque.

    (3G)(3C-Mario Marianelli qui a composé une partition à l'image du film, c'est à dire burlesque et pseudo héroïque, mais rien d'inoubliable-)(5T)

    USA-Grande Bretagne-République Tchèque/Couleurs/2005/114'/Metropolitan-Seven 7/DVD-9/VF D.D 5.1 et DTS mi-débit; VO D.D 5.1/Disponible depuis le 04 mai 2006.

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  • "Les chevaliers du ciel"de Gerard ("Taxi") Pires:

    Synopsis:   Les capitaines Antoine Marchelli (Benoît Magimel) et Sébastien Vallois (Clovis Cornillac), pilotes émérites, doivent déjouer les plans de terroristes qui ont détourné un avion de chasse français pour commettre un attentat...

    Critique:   "Les chevaliers du Ciel" peut se targuer d'être un "Top Gun" à la française, avec des images léchées, une histoire loin de servir uniquement de prétexte et des acteurs charismatiques. 

    Commençons par le point le plus réussi du métrage, qui n'est autre que ces séquences aériennes.Nombreuses, rythmées et variées, elles nous proposent des plans d'avions de chasses à couper le souffle qui sont d'une qualitée inégalée avec de superbes prises de vues toutes plus belles les unes que les autres et une photographie d'une beauté hallucinante.Ces séquences misent d'ailleurs sur le ressenti et c'est une réussite en tout point remarquable, que l'on doit aussi à la très belle partition qui les accompagnent à la fois Rock et Lyrique.

    Avec de telles scènes, nous aurions pu craindre un scénario ne servant que de prétexte à ces forts belles images, et là, la surprise est complète, car le scénario en plus de tenir la route et d'éviter les passages peu ou pas crédibles (rien n'est laissé au hasard et il surf habilement sur les évènement du 11 septembre) propose beaucoup de suspense (politico-economique) et pour ne rien gacher, une pincée d'humour qui ne sombre à aucun moment dans le ridicule (souvenir douloureux des "Taxi").Il contourne également l'esbrouffe superficielle et c'est tant mieux.Un bon point également pour l'univers des pilotes de chasse criant de vérité (même si un peu stéréotypés)...

    ...faut dire que les acteurs sont crédibles, avec un Benoît Magimel très froid et passionné jusqu'au bout de ses Ray-Bans et un Clovis Cornillac balourd mais attachant, seul les actrices sont un peu limites et semblent peu concernées. 

    Au final "Les chevaliers du Ciel" est une très bonne surprise où les séquences spectaculaires et visuellement splendide cotoient un scénario surprenant qui surf habilement sur les évènements post-11 septembre...allez le voir car des films d'action comme ça on en voit pas souvent et surtout de la part d'un studio français!

    (4G)(4C-Chris Corner-)(5T)

    France/Couleurs/2005/97'/Pathe-FPE/DVD-9/VF D.D 2.0, 5.1 et DTS/Dispo à partir du 10 mai 2006.

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  • "Dracula 3000" de Darrell Roodt:

    Synopsis
    :   Le capitaine Van Helsing (Casper Van Dien) et son équipage, part sur une vieille station spatiale russe abandonnée pour voir s'il ne peut pas en retirer un bon prix.Mais quelque chose vit encore dans cette base qui arrive du secteur Carpathian du Système Transylvania.Seulement pas de bol, leur vaisseau se barre tout seul...suspense, que va t'il se passer???

    Critique
    :   Le métrage commence par un superbe générique gothico/science fiction qui allie images de sangs et textes en police futuristes du plus bel effet, mais détrompez-vous, le reste est très nul...

    Les prestations sont consternantes, car les acteurs sont tous plus nuls les uns que les autres, jugez par vous même, un Coolio totalement hystérique qui énerve au possible, une Erika Eleniak sans aucune expression, un Casper Van Dien meilleur que les autres mais qui se limite à trois expressions (ouf un record!!!) et un Udo Kier qui est censé avoir la trouille mais qui ne sait faire que les yeux grands ouverts (si si je vous jure, mais que lui est-il arrivé???).Pour ne rien gacher, leurs dialogues sont ridicules.

    Le manque de budget est trop visible, si ce n'est étonnament de bons SFX (plans dans l'espace) et une réalisation mobile, l'on voit par exemple sans aucun problème que le film complet a été tourné dans une petite usine de 20m2.Le réalisateur va ainsi abuser de gros plans et de filtres pour cacher comme il peut l'absence de décors(toujours le même couloir, vous allez le connaître à force).Autre exemple, les scaphandres spatiaux du début sont en fait des casques de plongée avec des tuyaux, effet naze garanti.Et ne parlons pas des costumes et des maquillages totalement ridicules...

    L'histoire, quoi qu'intéressante sur le papier avec quelques jolies références à "Alien" (le nom du vaisseau est Mother III)est très mal exploitée, il ne se passe absolument rien ici, c'est morne et linéaire au possible, dès qu'un membre d'équipage se transforme en vampire (vous allez vous marrer) il meurt en un coup, ainsi vous ne verrez absolument aucun combats, ni aucune scènes d'actions (ah si pardon, quelques fuites dans un fameux couloir).Seul élément à peu près intéréssant, quelques surprises dans l'ordre des mordus, de toute façon on s'en fout et à la fin tout le monde meurt (Youpi, on les verra plus) dans une explosion totalement surprenante (seul SFX bidon) et qui arrive comme un cheveux sur la soupe.

    D’ailleurs si vous n'avez pas compris le total naufrage de ce film, la fin du film se cloture sur un gag hallucinant:
    - Tu sais ce que je faisais avant de travailler pour la Fédération ? demande la bimbo-robot.
    - Non’’, répond très intrigué le Maousse costaud.
    - J’étais un androïde de plaisir’’, réplique t’elle fièrement.
    Le gros black se met alors à pleurnicher (si, si !)
    - Snif ! J’ai jamais eu d’argent pour m’en payer une.’’ Et là, il chiale carrément.
    - Alors allons-y, voir si je n’ai pas perdu la main !’’ déclare t’elle très sérieusement.
    Maousse costaud prend alors Bimbo-robot-pute dans ses bras et ils vont faire du radada.
    Boum ! Tout le monde crève !! Générique.

    Au final, ce film est un navet même pas drôle, avec des acteurs consternants, des décors, des costumes et des maquillages nazes, mais où en plus il ne se passe absolument rien.A fuir comme la peste.

    (1G-parce qu'il faut mettre une note-)(2C)

    Couleurs/2004/86'/Lion's Gate/DVD-5/VO D.D.2.0/Disponible en Import DVD Zone 1depuis le 07 décembre 2004 et espérons-le jamais en france.


  • "Oliver Twist" de Roman Polanski:

    Synopsis:   Les mésaventures d'un jeune orphelin dans le Londres du XIXe siècle...

    Critique:   "Oliver Twist" est sans aucun doute possible une adaptation très soignée du chef d'oeuvre littéraire de Dickens.

    En effet Roman Polanski nous décrit les bas-fonds du Londres victorien de la plus belle façon qui soit en misant sur la richesse visuelle, avec une énorme reconstitution des ruelles et des costumes qui sont criants de vérité, mais aussi et surtout grâce à sa description des habitants qui possèdent un festival de gueules-cassées rarement atteint (à la façon de Sergio Leone).

    Le casting qui prète ses traits à ces personnages hauts en couleurs est un quasi sans faute, avec en tête un formidable Ben Kingsley en chef des voleurs qui nous offre un formidable numéro d'acteur, malheureusement le jeune interprète de Oliver Twist, Barney Clark, qui, sans démériter, est un peu fade et ne parviens pas toujours à faire passer l'émotion.

    L'ensemble est emballé par une mise en scène extrèmement fluide qui sait mettre en valeur ces deux points, elle est d'ailleurs souvent au plus proche de ses personnages, de plus, elle se permet l'audace d'être discrète (mais non invisible, bien au contraire) afin de mettre en avant le roman et non la technique.

    Roman Polanski prouve de la sorte qu'il a beaucoup de talent pour narrer des histoires denses, car son film n'oublie pratiquement rien du livre, si ce n'est, et c'est bien dommage, que le film est beaucoup plus sage que ce dernier, visant de la sorte, un public plus jeune.

    L'on peut également reprocher au métrage une grosse baisse de rythme dans sa seconde partie, après une première très rapide, bourrée de péripéthies où l'on ne peut qu'être touché par le destin si tragique de ce petit bonhomme, et la troisième qui conclue de façon crescendo cette belle histoire.

    Au final "Oliver Twist" est  une réussite de plus dans la déja très somptueuse filmo de son réalisateur Polanski, qui prouve encore une fois son immense talent de compteur, mais aussi de sa minutie dans les reconstitutions d'une époque, mais l'on n'aurait pas refusé un peu plus de violences dans ce film, avouons-le assez sage.

    (4G)(4C-Rachel Portman-)(5T)

    France-Grande-Bretagne-République tchèque/Couleurs/2005/125'/Pathé-FPE/DVD-9/VF D.D 5.1; VO D.D 5.1 et DTS mi-débit/Disponible depuis le 19 avril 2006.

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  • "V pour vendetta" de James Mc Teigue:

    Synopsis:   Un anti-héros du nom de "V" met tout en oeuvre pour retirer le pouvoir en place et remettre la démocratie...

    Critique:   "V pour Vendetta" nous conte la lutte d'un anti-héros pour la liberté, à travers un blockbuster très intelligent au sous-texte politique fortement judicieux qui porte la patte de son écrivain Alan moore.

    En effet, la trame n'est pas sans rappeler celle de "Orange Mécanique", de "1984" et de "Equilibrium", avec l'apparition d'un régime autocrate caractérisé par l'annulation de toute liberté, empéchant de la sorte toute forme d'opposition.Ce scénario, véritable point fort du métrage, se permet également de remettre en cause les actes d'un homme malgrè ses intentions fortement louables, posant ainsi une question importante, tout est-il moralement autorisé pour restaurer un état de droit, aussi démocratique soit-il?Cela donnant bien évidemment une profondeur rare dans le cinéma de genre,mais cette épaisseur ne serait possible sans de bons acteurs.

    V, héros complexe et sombre, est interprété par l'excellent Hugo Weaving, qui, privé des émotions de son visage (toujours masqué) mise tout sur une gestuelle élégante et sur sa voie charmeuse, qui contre-balancent sur ses façons d'opérer.Natalie Portman, quand à elle, n'a pas hésité à se faire raser les cheveux et à adopter l'accent british pour interpréter Evey, partenaire ambiguë de V.Les autres rôles sont d'ailleurs du même acabit.

    L'ensemble est mis en scène par James Mc Teigue (réalisateur seconde équipe sur les "Matrix") qui a su marier à merveille le spectaculaire et la réflexion, car "V pour Vendetta" est aussi un gros blockbuster aux nombreux effets pyrotechniques et aux scènes d'actions nerveuse particulièrement bien découpées, comme dans les meilleurs films de Hong Kong.La plus spectaculaire étant sans conteste la dernière, qui, filmée au ralenti, est un balai d'ondes laissé par les dagues de V...magnifique.

    Dernier point et non des moindres, l'aspect esthétique du film est hors du commun, avec une ambiance très III ème Reich, appuyée par une splendide photographie qui joue sur les teintes sombres.

    Au final, "V pour Vendetta" est l'alliance parfaite entre grand spectacle et film politique, qui possède un héros tour à tour fascinant et inquiétant.En valeur ajoutée, les questions que posent le métrage ne laisseront personne insensible.Un énorme cadeau que l'on doit aux frères Wachowski (trilogie "Matrix') qui l'on produit.

    (5G)(4C-Dario Marianelli qui nous a concocté une BO dynamique et très sombre, un peu comme le film qu'elle accompagne-)

    USA/Couleurs/2005/130'/Warner Bros/Visible depuis le 19 avril 2006.

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