• Festival de Gérardmer 2014

    Festival de Gérardmer 2014
    La 21ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer s'est déroulée du mercredi 29 janvier au dimanche 02 février 2014 et l'équipe rédactionnelle s'est déplacée lors du week-end pour profiter de l'évènement. Nous avons ainsi pu assister à la projection de huit longs-métrages dont voici les critiques :

    ☠ Dark Touch (France, Irlande & Suède) de Marina de Van : ♥♥♥♥
    Visionné le samedi 1er février à 09h00 dans la salle MCL. COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Une nuit, dans la campagne profonde, une maison isolée prend vie. Meubles et objets se rebellent contre les occupants, laissant Neve, une fillette de onze ans, seule rescapée du massacre sanglant qui a décimé sa famille. Des proches la recueillent et s’efforcent de lui faire surmonter cette épreuve traumatisante en l’entourant d’amour. Mais la violence continue de se manifester et Neve ne retrouve pas la paix ...
    • Notre avis : Ce contre fantastique cruel, triste et dérangeant à l'esthétique ténébreuse, à l'ambiance implacable et aux excès de violence redoutables, dépeint l'horreur de la maltraitance infantile à travers le regard d'une enfant (la débutante Missy Keating livre une vraie performance) et rend un hommage sincère au classique "Carrie" de Brian De Palma.

    ☠ All Cheerleaders Die (États-Unis) de Lucky McKee & Chris Sivertson : ♥♥♥♥♥
    Visionné le samedi 1er février à 11h30 dans la salle MCL. HORS COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Encore secoués par la tragédie qui vient de frapper leur établissement, les étudiants de Blackfoot High sont ébranlés par une nouvelle pour le moins surprenante : Mäddy Killian la rebelle a décidé de rejoindre l’équipe de pom-pom girls au grand dam de Leena la solitaire, son ancienne amie qui prétend pratiquer la magie noire. Une querelle avec l’équipe de football entraîne bientôt Mäddy et ses nouvelles amies dans une croisade surnaturelle contre les garçons, dont elles-mêmes pourraient ne pas sortir indemnes...
    • Notre avis : Ce remake éponyme du slasher-movie réalisé en 2001 par les mêmes McKee et Silvertson débute comme un teen movie à la méchanceté réjouissante, dégénère volontairement en farce what'the'fuckesque où élans meurtries, émois lesbiens, ripaille cannibale, orgasme collectif, dépucelage dans les toilettes et magie noire se côtoient généreusement, avant de se clôturer sur un plan final vraiment jubilatoire. Mais le récit un peu trop décousu, la mise en scène tape-à-l’œil et les effets spéciaux désuets ne permettent pas de prendre son pied à 100%.

    ☠ Miss Zombie (Japon) de Sabu : ♥♥♥♥♥
    Visionné le samedi 1er février à 16h30 dans la salle MCL. COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Un médecin aisé, sa femme et leur fils reçoivent un jour une mystérieuse cage avec, à l’intérieur, paisiblement assise, une morte vivante. Elle est accompagnée d’une note d’instructions précisant « ne pas lui donner de viande – peut devenir violente » et d’un pistolet au cas où la créature s’en prendrait aux humains. Frottant et nettoyant sans relâche, Miss Zombie devient rapidement la servante docile de cette maison, entraînant au sein de la famille une succession d’événements malheureux et inattendus, causés par la fascination qu’elle exerce sur le jeune fils comme par l’attirance que le père éprouve pour elle...
    • Notre avis : Ce film de zombie mélancolique et féministe (avec la mise à mort du patriarcat) à la mise en scène sublime (plans soignés + noir et blanc ultra-saturé), brasse de nombreux sujets (satire sociale, hymne à la maternité, déshumanisation de l'humanité) sans jamais les creuser et s'avère surtout chiant à mourir, car sur 85 minutes près de 30-40 minutes sont allouées à l'unique mission quotidienne de la morte vivante : décrasser une terrasse avec une brosse ! Beau mais assommant.

    ☠ The Babadook (Australie) de Jennifer Kent : ♥♥♥♥Festival de Gérardmer 2014
    Visionné le samedi 1er février à 20h00 à l'espace LAC. COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Six ans après le décès de son mari, Amelia éprouve le plus grand mal à élever son fils de six ans, Samuel, particulièrement turbulent et sujet aux pires cauchemars. Lorsque le livre pour enfants Mister Babadook apparaît mystérieusement dans sa bibliothèque, Samuel est convaincu que le Babadook en question est celui-là même qui vient hanter ses rêves, en menaçant de les tuer, lui et sa mère. Quand Amelia, à son tour, croit apercevoir celui dont son fils lui a parlé avec frayeur, elle prend soudain conscience que la créature pourrait être alors bien réelle...
    • Notre avis : Porté par deux acteurs exceptionnels et par une mise en scène instaurant durablement le malaise, ce film d'épouvante psychologique qui parvient à faire peur et à émouvoir avec une grande constance est une œuvre intense, dans laquelle l'horreur n'a pas qu'un seul visage, qui évoque avec beaucoup de justesse le deuil et la difficulté d'être mère, et fait surgir du placard son terrifiant croque-mitaine (comme les souvenirs d'une tragédie) qu'on ne peut chasser mais qu'on peut apprivoiser.

    ☠ The Machine (Royaume-Uni) de Caradog W. James : ♥♥♥♥♥Festival de Gérardmer 2014
    Visionné le samedi 1er février à 00h00 dans la salle PARADISO. HORS COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : À Londres, dans un futur proche de Guerre froide entre le Royaume-Uni et la Chine. Depuis les sous-sols d’une base militaire secrète, le chercheur Vincent McCarthy travaille pour le gouvernement britannique sur le tout premier prototype d’intelligence artificielle destiné à devenir une redoutable machine à tuer. Grâce à l’assistance d’Ava, spécialiste en la matière, la mission de Vincent est sur le point d’enfin aboutir, quand il découvre les véritables intentions que nourrit le Ministère de la Défense à l’égard de l’humanoïde qu’ils ont réussi à créer, et que c’est pour sauver sa propre peau qu’il devra désormais se battre...
    • Notre avis : S'il lui manque juste un soupçon d'âme et de personnalité, ce film d'anticipation influencé par les œuvres culte de la sience-fiction que sont "Blade Runner", "Terminator" ou encore "A.I. Intelligence artificielle" vaut très clairement le détour, car ses qualités scénaristiques, visuelles et sonores (une BO à la John Carpenter !), le talent des comédiens, l'émotion éprouvée sur plusieurs séquences (la chorégraphie de la machine) et l'explosion de violence lors du dernier acte n'ont vraiment rien d'anodin.

    ☠ The Sacrament (États-Unis) de Ti West : ♥♥♥♥
    Visionné le dimanche 02 février à 11h00 à l'espace LAC. COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Deux journalistes suivent un de leurs amis à la recherche de sa sœur disparue. Quittant les États-Unis pour une destination tenue secrète, ils arrivent finalement à Eden Parish, une communauté religieuse où quelque deux cents âmes partagent l’idéal d’un mode de vie autonome, fondé sur le partage des biens et porté par un chef charismatique que ses fidèles appellent « Père ». Mais des zones d’ombre dans ce prétendu petit paradis vont bientôt être découvertes par les nouveaux arrivants...
    • Notre avis : Ce found footage haletant à la mise en scène énervée, à l'écriture ciselée et aux interprètes habités (il n'y a qu'à regarder l'interview en public de l'inquiétant « Père » pour s'en convaincre) s'attaque au fanatisme religieux avec une froideur qui glace le sang et installe une tension qui va crescendo jusqu'au dénouement d'un radicalisme inouï. Un uppercut qui remue les tripes !

    ☠ The Last Days on Mars (Royaume-Uni & Irlande) de Ruairí Robinson : ♥♥♥♥♥
    Visionné le dimanche 02 février à 14h30 dans la salle MCL. COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Le dernier jour de la première mission habitée sur Mars, un membre de la base Tantalus fait une découverte étonnante : celle d’un fossile qui prouverait l’existence d’une forme de vie bactérienne sur la planète. Pour s’en attribuer le mérite, il se lance dans une expédition non autorisée à la recherche d’échantillons supplémentaires. Le sol poreux qu’il fouille soudain s’effondre, l’entraînant vers une mort certaine. Ses collègues tentent de récupérer sa dépouille, un second membre de l’équipage disparaît à son tour, et tous commencent alors à croire en la présence d’une espèce encore en vie. Et, plus que jamais, à espérer l’arrivée imminente du vaisseau de secours Aurora...
    • Notre avis : Ce film de sience-fiction horrifique au doux parfum des 90's ne révolutionne certes pas le genre (le scénario est très classique), mais parvient à rendre la planète Mars réaliste grâce à des effets spéciaux solides, à donner vie (et à l'enlever aussi) à des personnages crédibles interprétés par un casting solide (Liev Schreiber en tête), à faire monter la tension lors de l'acte en huis clos et à animer l'horreur avec efficacité malgré une mise en scène un peu trop agitée lors des scènes d'action. Rien de moins que le blockbuster de la compétition.

    ☠ Ablations (France) de Arnold de Parscau : ♥♥♥♥
    Visionné le dimanche 02 février à 19h00 dans la salle MCL. COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Un homme se réveille dans un terrain vague, sans aucun souvenir de la veille, une cicatrice au bas du dos. Une ancienne maîtresse, chirurgienne, lui apprend qu’on lui a volé un rein. Obnubilé par ce vol, il va tout sacrifier pour le retrouver : sa famille, son travail… Jusqu’à sombrer dans la folie...
    • Notre avis : Drôle de film que celui-ci, un thriller psychologique où le récit qui se veut surprenant perd de son intérêt à mesure qu'il avance par manque de folie, où le second degré pointe son nez à plusieurs reprises mais ne porte finalement pas assez la patte absurde de Delépine (sauf pour le passage avec les alpagas et l'opération en tente Quéchua), où les acteurs sont tous parfaits (surtout Denis Ménochet qui livre une performance hallucinée) mais donnent vie à des personnages sans aucune épaisseur, et où la mise en scène inspirée des œuvres lynchiennes est carrée mais ne fait pas avancer l'enquête. Un film sans grand intérêt.

    Festival de Gérardmer 2014

    Et finalement, voici le palmarès dévoilé par Jan Kounen, le président du jury de cette 21ème édition :

    Grand Prix : Miss Zombie de Sabu (Japon)
    Prix du Jury : The Babadook de Jennifer Kent (Australie) et Rigor Mortis de Juno Mak (Hongkong)
    Prix du Public : The Babadook de Jennifer Kent (Australie)
    Prix de la critique : The Babadook de Jennifer Kent (Australie)
    Prix du Jury jeune : The Babadook de Jennifer Kent (Australie)
    Prix du Jury Syfy : The Sacrament de Ti West (États-Unis)

    En bonus, retrouvez ci-dessous les critiques de trois autres films qui étaient projetés lors de cette 21ème édition et que nous avions déjà eu l'occasion de visionner par le passé :

    Static (États-Unis) de Todd Levin : ♥♥♥♥♥
    Blu-ray Disc 3D américain testé le 17 octobre 2013. HORS COMPETITION

    Festival de Gérardmer 2014

    Le syopsis : Jonathan, un jeune écrivain, et sa femme Addie se remettent difficilement de la mort de leur enfant. Un soir, une jeune femme prénommée Rachel fait irruption dans leur maison de campagne, en prétendant être poursuivie par des individus masqués. Addie, d’abord incrédule, finit par croire Rachel lorsqu’un groupe d’hommes masqués  fait irruption dans la maison. Enfermés avec une inconnue, Jonathan et Addie sont contraints de révéler un pan de leur passé qui pourrait expliquer l’attaque dont ils sont tous les trois victimes...
    • Notre avis : Avec sa mise en scène sobre, son rythme posé, son intrigue surprenante, son ambiance mélancolico-angoissante captivante, ses dialogues lourds de sens et ses acteurs impliqués, ce thriller à la portée dramatique certaine n'est à vrai dire pas un simple slasher lambda comme le laisse supposer sa jaquette et son synopsis. Mais je n'en dis pas plus pour ne pas dévoiler la teneur exacte de ce film étonnant.

    Sharknado (États-Unis) de Anthony C. Ferrante : ♥♥♥♥♥
    Blu-ray Disc 3D allemand testé le 03 décembre 2013. NUIT FANTASTIQUE

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Un ouragan s’abat sur Los Angeles. Des trombes d’eau s’élèvent pour retomber et détruire la ville. Mais ce n’est pas le seul danger : des milliers de requins arrachés à leur élément envahissent et terrorisent la population...
    • Notre avis : Précédée d'un énorme buzz, cette production The Asylum au concept aussi débile qu'improbable à base de tornades démesurées remplies de requins affamés tient étonnamment bien ses promesses et s'érige comme un nanar cartoonesque terriblement fun où les scènes WTF (les requins qui nagent entre les voitures, le héros qui abat les squales avec un revolver alors qu'ils sont dans les airs, un personnage qui coupe en deux un requin avec une tronçonneuse, le sauvetage des enfants dans le bus, le requin-marteau qui écrabouille un passant, le final avec l'hélicoptère) jamais dénuées de sang, les acteurs enthousiastes, les effets spéciaux douteux et les faux raccords rigolos (le niveau de l'eau n'est jamais le même, le ciel passe d'un plan à l'autre de dégagé à couvert, les voitures circulent en arrière-plan comme si de rien n'était) combleront les nanardeux et/ou les curieux. Un véritable plaisir coupable !

    Le Bon, la Brute et le Cinglé (Corée du Sud) de Kim Jee-woon : ♥♥♥♥
    Blu-ray Disc français testé le 1er novembre 2009. HOMMAGE KIM JEE-WOON

    Festival de Gérardmer 2014

    Le synopsis : Les années 1930, en Mandchourie. Le Cinglé vole une carte au trésor à un haut dignitaire japonais. La Brute, tueur à gages réputé, est payée pour la récupérer. Le Bon veut en retrouver le détenteur pour empocher la prime...
    • Notre avis : Rencontre entre le western spaghetti de Sergio Leone et le cinéma de Tarantino, "Le Bon, la Brute, le Cinglé" est un western mandchou totalement déjanté à la fois drôle et hautement spectaculaire (les nombreuses scènes d'action sont toutes anthologiques et la poursuite finale s'impose comme la meilleure jamais tournée) porté par la mise en scène virtuose de Jee-woon Kim (mouvements de caméra qui défient les lois de la gravité, montage percutant...) et par des acteurs au sommet de leur forme. Jouissif, nerveux et généreux, "Le Bon, la Brute, le Cinglé" est un western qui dépote sacrément et qui ne laissera personne indifférent. A déguster sans modération.

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